Au cour de l'été, la blogosphère Ufolep s'est enflammée au sujet du coût accru de la part assurance dans les licences concernant les activités cyclistes et de sports mécaniques, notamment
moto.
Des pétitions ont circulé, véhiculant parfois des informations incomplètes ou erronées. Au-delà du coût de l'assurance, les exigences accrues de nos « réassureurs » portant sur
l'organisation des épreuves et des pratiques ont également contribué à cet émoi : des exigences dont le service assurance de la Ligue de l'enseignement, l'Apac, s'est seulement fait le
relai.
À titre d'exemple, les associations de sport mécaniques doivent désormais déclarer à l'avance la date et l'heure de leurs entraînements.
Sinistres en hausse
Il convient de replacer ces mesures dans le contexte général d'une très forte augmentation des sinistres en sports mécaniques et cyclistes.
Celle-ci s'explique par le développement de ces différentes disciplines au sein de notre fédération (100 000 adhérents, 6 000 épreuves chaque saison) et par le nombre d'engagés attirés
par la qualité de nos organisations. Si l'on ajoute à cela que notre population de sportifs possède une moyenne d'âge supérieure à 35 ans, nous multiplions les risques. Il faut également
prendre en compte le poids de la «judiciarisation » de la société et de l'évolution de la jurisprudence, qui considère aujourd'hui quasi systématiquement que la responsabilité civile de
l'organisateur est engagée, même en l'absence de faute !
Conformément à la règlementation en vigueur, en tant que fédération sportive, l'Ufolep s'associe à un intermédiaire, l'Apac, qui recherche les meilleurs contrats afin de couvrir au mieux
participants et organisateurs. Jusqu'à ce jour, tous les sinistres importants, et principalement ceux qui ont provoqué des invalidités permanentes, ont donné lieu au versement
d'indemnités qui ont permis aux accidentés de continuer à assumer leur vie quotidienne et celle de leurs familles.
Notre fédération a longtemps bénéficié de tarifs très avantageux qui ne permettaient plus de couvrir notre taux de sinistres. Depuis 2003, le rapport entre le montant des cotisations et
le coût des sinistres affiche un déficit cumulé estimé à 23 millions d'euros ! En conséquence, il est compréhensible que le réassureur exige un retour à l'équilibre pour les années à
venir, et nous demande parallèlement de trouver des solutions pour réduire notre taux de sinistralité.
L'Ufolep a choisi de faire porter les augmentations de tarifs sur les activités qui génèrent les risques. Les autres activités, identifiées « risque 1, 2 ou 3 » (R1, R2, R3) ne sont donc
pas concernées. Pour les activités R5 et R6, qui concernent les activités cyclistes et les sports mécaniques, nous tenons compte des différentes natures de pratique et nous proposons des
tarifs différenciés, permettant par exemple de préserver les jeunes et les activités moins « accidentogènes » telles que le trial ou le VTT de randonnée.
L'ensemble des composantes de la Ligue de l'enseignement cherchent en étroite concertation les meilleures solutions pour nos licenciés et nos associations. Mais avec nos statistiques
actuelles nous ne sommes pas en position de force.
Concernant les activités cyclistes, il est vrai qu'une fédération « amie » propose à ce jour des tarifs moins onéreux, mais pour la simple raison qu'elle compte aujourd'hui beaucoup moins
d'adhérents et beaucoup moins d'épreuves. En cas de migration importante de licenciés, il ne faudra alors pas longtemps avant que des résiliations ou des hausses substantielles ne soient
effectuées.
La question est donc : pour économiser à court terme quelques euros, faut-il remettre en question vingt ans de travail acharné de nos responsables bénévoles de commissions techniques et
de nos professionnels pour structurer ces activités ?
À coup sûr, des attitudes individualistes à courte vue fragiliseraient ces activités et notre fédération. Et seules des solidarités assumées nous permettront de dépasser la situation
actuelle.
|